Le Culte du Patriarche

Il s'agit de l'actuelle religion d'Etat de New Providence, importée de l'Empire. Il s'agit d'une religion monothéiste dont la majorité du culte s'organise en diverses communautés religieuses presque indépendantes interprétant les Saintes Écritures chacune à leur manière. Ces dernières sont surveillées au petit bonheur la chance par le Magistère de l'Eglise du Patriarche siégeant à Coppertown mais l'Etat étant vaste, il est difficile de faire coller tous les mouvements aux ordres du magistère ce qui entretient un certain chaos. De nombreux mouvements cherchent à s'affranchir du Magistère, se faisant appeler par exemple le Renouveau Charismatique, l'Eglise des Derniers Jours, la Fraternités Spirituelle, les Missionnaires du Saint-Chemin, les Trinitaires ou encore les Témoins de la Seconde Venue. Les exemples ne manquent pas et certaines communautés religieuses vivent même en autarcie, se tenant à l'écart du progrès et des influences du monde extérieur.

Le principal lieu de vie religieuse est la paroisse, établie de manière plus ou moins formelle. On assiste à la messe tous les dimanches, menée par un prêtre. L'église est non seulement un lieu de culte mais également de vie en communauté et nombres de discussions s'y tiennent, sur le parvis comme dans le bâtiment. La première chose entreprise par une communauté est de construire son église ensemble. Les prêtres sont les messagers du Patriarche sur Terre, dispensant Sa Parole et l'image sacrée du Culte est la croix, qu'on signe sur soi ou qui décore les églises mais on admet également que les horloges sont sacrées : malheur à qui en détruirait une ! La vie des fidèles est marquée par de multiples sacrements : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la réconciliation, le mariage, l'onction des malades, et, pour les diacres, les prêtres et les évêques, l'ordination.

Le Culte tend à rechercher des réponses apaisantes à des questions spirituelles telles que la vie après la mort, la nature de l'âme, la recherche de la rédemption... L'ordre tient une place importante dans le culte du Patriarche, tout comme l'absolu de la doctrine ce qui a crée l'idée qu'elle était la seule religion existante et a mené à l'interdiction pure et simple de la pratique du Vodoun, jugé comme étant de la magie noire. On y méprise le chaos et les plaisirs faciles qui empêcheraient l'Élévation - bien qu'ils soient tout de même pratiqués, les humains demeurant ce qu'ils sont - avec hypocrisie comme fanatisme dépendant des gens. L'idée est de suivre une vie exempte de pêchés afin d’acquérir une place de choix au Paradis auprès du Patriarche, ou tout du moins de s'éviter la descente en Enfer. Certains prêcheurs itinérants malintentionnés ont déjà vendu des « tickets pour le Paradis » à des crédules en mal de rédemption car la religion n'est pas exempte de charlatans et de profiteurs, surtout pas à New Providence où chacun survit comme il le peut.

Le Patriarche, figure divine toute puissante, est également surnommé l'Horloger (parfois encore le Créateur) car il contrôlerait les rouages de la vie-même. L'image d'un appareil mécanique pour signifier la vie explique la manière dont les fidèles voient l’existence : quelque chose de bien réglé, d'immuable, de rassurant dans sa routine quotidienne. L'Horloger lui-même est dépeint comme un être extrêmement dur, qui ne pardonne que peu mais sait se montrer juste et clément quand il le faut. On le craint comme on l'aime, en somme et chaque vie est vue comme une horloge qui peut être arrêté selon Son bon vouloir ; comme la notion de temps, la vie file vers l'avant sans jamais pouvoir retourner en arrière. Le Patriarche est assisté par ses servants, les Anges, organisés en ce qu'on appelle la Hiérarchie Céleste (les Séraphins, Chérubins, Trônes, Dominations, Vertus, Puissances, Principautés et enfin les Archanges) classée par ordre d’influence et de puissance. De même certains humains ont été canonisés saints post-mortem et sont vénérés. Aussi surprenant que cela puisse paraître, on trouve même deux Saints Mécaniques canonisés pour avoir donné leur existence afin de sauver l'Humanité durant la Guerre des Intelligences : Saint AMX-004 et Saint AGX-11.

Le Vodoun

Le Vodoun est une religion qui est directement liée à l'histoire des Caibos esclavagés par les Providenciens, interdits de leurs anciens cultes. Issue des croyances Caibo comme Yoruba, les deux peuples natifs de l'Archipel d'Acaibo, le Vodoun consiste en un animisme dont le panthéon est avant tout constitué des forces de la nature, comme le chamanisme s'intéresse aussi à d'autres entités surnaturelles, telles que les ancêtres divinisés, les monstres et les animaux. Le fondement de la croyance Vodoun n’est pas rigide, vision du monde et de l’être humain dont l'existence est régie par ces doubles forces naturelles et surnaturelles qui interagissent en permanence conditionnant le quotidien comme les événements marquants de ses fidèles. On enseigne aux adeptes comment entrer en contact avec ce côté invisible de l’existence et comment y trouver de l’aide ou s’en protéger. Les dualités bien-mal, sacré-profane, magique-divin et ordinaire-extraordinaire sont indifférenciés, car il n'existe rien de vraiment bon ou mauvais pour les adeptes du Vodoun, par exemple. La tradition Vodoune étant uniquement orale, il n'existe aucun texte religieux ni rituel détaillé ou trop précis ; cette idée de chaos et de multitude s'oppose volontairement à celle d'ordre et d'écrit du Culte du Patriarche : chaque Hougan ou Mambo (Prêtre et Prêtresse) officie à sa manière : certains sont des guérisseurs, d'autres des lanceurs de malédictions. Les Bokkor quant à eux sont des sorciers Vodouns se dédiant aux rites plus obscurs, tels que la nécromancie. Cependant, beaucoup de pratiquants modernes vivants à Coppertown monnaient à présent leurs services et leur clientèle se compose hypocritement de nombreux Providenciens...

Le panthéon Vodoun est fait d'une multitude de Loas qui sont des esprits, des divinités inférieures, pouvant entrer en communication et même collaborer avec les humains. Les Loas se matérialisent le plus souvent dans des objets inanimés de la nature, tel des pierres et des arbres, ou des animaux. Parmi eux on trouve Erzulie, déesse de l'Amour, Gu, dieu de la Guerre, Damballa, dieu de la Connaissance, Shangô, dieu de la Foudre et de la Justice et Legba, le messager des dieux. Ils sont priés mais aussi honorés et servis en fonction de leurs goûts et attributs, au moyen de rites, de rythmes sacrés, de chansons, de danses, d'offrandes et autres services spécifiques. Les Guédés sont quant à eux les esprits liés à la Mort, formant une famille bruyante, grossière et qui aime habituellement rire et s'amuser. Ayant déjà vécu, ils ne craignent rien et manifestent souvent leur état d'esprit lorsqu'ils surgissent - mangeant du verre, des piments crus, et enduisant leurs parties sensibles de piment et de rhum. Leurs couleurs traditionnelles sont le noir et le violet. Ils sont vus comme des psychopompes, car ils ont pour rôle de mener les morts vers l'autre vie. Ils sont traditionnellement menés par les Barons (Baron Samedi, Baron La Croix, Baron Cimetière, Baron Kriminel), et Maman Brigitte.

La pratique de leur religion et culture étant encore interdite aux Caibos par les colons, passible d'emprisonnement, le Vodoun se pratique par conséquent en secret. Il a cependant intégré les rites et conceptions du Culte du Patriarche dans l'idée de le prendre petit à petit « acceptable » : ainsi est né le « Vodoun-Papa » utilisé de nos jours. Quant aux pratiques Vodounes, plusieurs types de magies coexistent : désenvoûtement, charme de séduction, guérison de malade, divination, nécromancie, obtention d’un examen… On parle souvent de danses collectives frénétiques (la Cavale) et de consommation de substances favorisant l’entrée en transe, où les esprits prennent possession des sorciers Vodouns qui pourront alors jeter ou rompre charmes et maléfices, distribuer richesses, réussite et bonheur, ou encore ressusciter des morts (zombies) et les réduire en esclavage. Parmi les rituels les plus courants, on peut citer : les potions, les fétiches, les poupées Vodounes, les processions, les danses de possession, les prières et libations, la divination, les sacrifices d'animaux, les offrandes de de nourritures, de cigares, de cierges ou de confiseries...