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Mar 30 Juil - 23:33
Séraphine E. Knight - Membre de la confrérie
Membre de la confrérie
iconSéraphine Elizabeth Knight
“ I love you, never leave me, that smile I give only to you
Promise me when you’ll see a white rose you’ll think of me ”


Bonjour. Je m'appelle Séraphine, mais on me surnomme Séra ou Ghost of a rose. Je suis d'origine Providencienne, et je suis Chevalier en Chef Ingénieur mécanicien. D'ailleurs je fais partie de la Confrérie. Je suis née à Coppertown, il y a 32 ans. Même si c'est un peu indiscret, sachez que je suis technosexuelle et c-cé...célibataire ?... Si je suis liée avec une I.M.R ? Oh, oui ! D'ailleurs je pense qu'ils sont la plus merveilleuse chose arrivée sur notre vieille planète. Saviez-vous que la cohésion de leur noyau énergétique est assurée par l'interaction forte qui maintient les nucléons ensemble et les empêche de s'éloigner les uns des autres ? Ils sont capables de modéliser cette attraction à l’infini par la simple volonté inconsciente du connexionnisme auto-organisationnel simulant leur intelligence ! M-Magnifique… Les I.M.R. sont tellement... magnifiques. Puissantes. Incroyables…  I-I-Imposantes…Haaa… Je veux caresser leur matériel extraterrestre et étudier en profondeur l’étendue de leurs capacités… Maintenant ! Tout de suite ! Myosotis, tu peux venir une minute ?

Mon physique


Ses cheveux blonds sont d’une pâleur incroyable, ses yeux petits et froids. Ses sourcils sont sans cesse renfrognés, son regard sévère. Séraphine est intimidante. Lorsque d’un geste de main, elle dégage les mèches de sa longue chevelure épaisse, ses ennemis tremblent. Son assurance transpire par tous les pores de sa peau blanche, et ses iris bruns ne laissent aucune place au doute. Du haut de ses un mètre quatre-vingt-un, la Chevalière donne l’impression que rien ne peut la faire chavirer ; et s’il lui serait difficile de fuir ou se faufiler, son corps ancre sans peine ses racines dans le sol.

Sous les vêtements sobres et sombres se cache la musculature nécessaire à sa force. Ses pectoraux sont si fermes que sa poitrine n’en est que plus réduite, pas inexistante mais difficilement devinable à travers ses chemises. Ses hanches, bien qu’étroites, se discernent aisément de leurs comparses masculins. Son ventre n’a pas eu la possibilité de laisser place à la graisse, ses abdominaux fièrement dessinés. Ils font écho aux abducteurs, vastes, et gastrocnémiens aussi musclés qu’ils ne paraissent solides. Sur ses trapèzes rigides, les épaules carrées de la Chevalière soutiennent des biceps secs qui se révèlent sous sa peau douce, plus rugueuse au fur et à mesure que le regard glisse le long de ses bras. Ses mains, noueux pour une dame, possèdent de la corne sur leur plante. Quelques entailles s’affichent fièrement sur le bout de ses doigts, rares blessures pouvant se vanter d’exister sur le corps entraîné de la jeune femme. Elles sont principalement dues à l’outillage de Séraphine mais également au taillage de ses roses, dont l’odeur est fortement imprégnée dans ses chemises, vestes et sa chevelure. Elle est surnommée Ghost of a rose, le fantôme de la rose, d’après cette odeur qu’elle laisse derrière elle partout où elle passe.

La jeune femme n’aime pas se recouvrir de breloques ni de maquillage ; et c’est bien parce qu’elle incarne un rocher si brut qu’elle impressionne par son physique. Cela et l’aura intimidante qu’elle dégage naturellement, aura qui disparaît aussitôt qu’elle redevient elle-même.


Mon caractère


Tous vous diront que Séraphine est un génie qui n’a rien de fou ou savant, et que cela ajoute à son charme. Tous ont tort. Mais peut-on les blâmer de croire ce en quoi leurs yeux voient ?

Avec son air sévère et sa voix monotone, Séraphine paraît toujours glaciale, prompte à punir le premier venu. Ses pupilles d’acier lui donnent une allure autoritaire. Elle dégage ce charisme incroyable renforcé par des mots intelligemment choisis et des phrases pragmatiques. La vie est telle qu’elle est faite, elle donne et prend ce qu’elle désire et les êtres humains ne sont qu’observateurs du travail de l’Horloger. La jeune femme accepte pleinement la brutalité tout autant que les joies de la nature du monde, ne s’y opposant nullement, trouvant vain de lutter contre ce qui ne peut être changé. Il n’y a pas de place pour le lyrisme et les jolis sourires : la Chevalière va toujours droit au but et dit ce qu’elle pense. Ou ce qu’elle semble penser. Elle se laisse glisser le long de l’eau, suivant les étiquettes et bonnes manières. Un demi-sourire lorsqu’il en faut, incliner son corps, relever le menton, tourner des talons. Tout semble calculé au millimètre près si bien que quelque chose sonne faux. Non pas que cela n’ait pas l’air naturel, mais un on-ne-sait-quoi semble déplacé sans qu’il soit possible de poser son doigt dessus. Pourtant Séraphine agit et apparaît toujours de la même manière, fidèle à elle-même ; fidèle à son rôle d’héritière issue d’une famille militaire.

La jeune femme a été élevée de manière à ne jamais laisser transparaître ses émotions ; pour respecter les autres tout autant que s’en protéger. Paradoxalement, il est facile de la perturber. Parce qu’il est difficile d’agir en simulant être quelqu’un d’autre, parce qu’être acteur à chaque instant de sa vie est trop difficile, Séraphine baisse facilement sa garde pour peu que l’on sache comment la désarmer. Dans ces moments là, ses joues rougiront et ses lèvres parviendront avec grand mal à balbutier quelques mots. Ou ils seront balancés avec véhémence, son égo blessé de s’être laissée trébucher hors du rôle qu’elle suit depuis l’enfance. Séraphine s’offusque facilement, boude, râle. Néanmoins, quand bien même ses regards intenses peuvent paraître hautains, jamais elle ne se moque. Le respect d’autrui est profondément ancré dans ses valeurs, ce qui ne l’empêche pas d’être méfiante. La Chevalière semble toujours un peu sur la défensive, observatrice, à l’attente du moindre signe pour vous mordre le cou. Semblable à un animal sauvage que l’on a tenté de domestiquer et qui se tient sage, sans savoir à quel moment il profitera de votre vigilance endormie pour reprendre sa liberté. Cela est probablement le plus proche de sa personnalité profonde qu’il vous sera donné de voir, à moins que vous n’ayez la chance, ou malchance, de travailler avec elle.

Séraphine ne supporte pas les incompétents et ne mâche pas ses mots avec ses subordonnés ou supérieurs. Dans ces moments là, il lui arrive de faire une entorse au respect qui lui est cher, parce qu’il devient moins important. Parce qu’il n’est pas important pour elle, mais pour son rôle qui, lorsqu’elle travaille, s’assoupit peu à peu. La figure autoritaire qu’elle semble incarner s’exprime pleinement alors, les autres chuchotant à eux-même « je m’en doutais ». La Chevalière s’active, parle, prend vie peu à peu sous les nouveaux regards stupéfaits ; elle d’habitude si calme et ennuyée ! Suivez-là encore un peu et vous commencerez à sentir ce on-ne-sait-quoi qui sonne faux. Lorsqu’elle se retrouve face à une I.M.R., les yeux de la jeune femme semblent différents. Ils ont toujours la même couleur, toujours la même intensité, mais ils ont l’air plus vivants. Ses mots s’échappent tous seuls, son discours devient de plus en plus incohérent.

Pas un savant fou ? Presque.
La passion de la Chevalière pour la mécanique et la biométrie est au-delà du raisonnable. Elle est attirée plus que de raison par ces deux domaines : passionnément, intellectuellement, amoureusement. Son corps s’agite, elle sue, elle rougit. Elle s’emballe. Les câbles et canons prennent une toute autre signification. Elle perd peu à peu le contrôle et se laisse devenir elle-même. Chaque appareil, qu’il soit doté d’une intelligence comme les I.M.R. et I.S. ou bêtement fonctionnel comme un aspirateur, lui provoque une forte attraction ; et elle aime autant les démonter que se les amouracher. Ne sous-estimez pas le pouvoir des petits objets mécaniques sur sa personnalité perverse ; car perverse, elle l’est dans toutes ses définitions. Et si vous croyez voir l’enfer, rassurez-vous : il pourrait être pire si SH-UN 00 n’existait pas. Son I.M.R. lui sert de garde-fou et lui permet de se canaliser. Sans quoi elle aurait probablement été déshéritée pour son comportement problématique depuis fort longtemps…

Séraphine se bat constamment entre celle qu’elle doit être et celle qu’elle est vraiment. Consciente que sa personnalité naturelle est déplacée et inconvenante, elle la refoule au plus profond d’elle-même pour continuer à incarner la parfaite héritière de sa famille, un masque qui lui colle à la peau plus que de raison, les habitudes étant devenus des réflexes qui parfois la dégoûte.


Mon histoire


Elle était comme une rivière. En perpétuel mouvement et pourtant immuable, empruntant le chemin de terre dont elle ne semblait pouvoir se défaire. En tendant l’oreille, on pouvait entendre le clapotis de ses pleurs… Étouffés par l’apparence sereine et faussement transparente de ses eaux claires.


[♫] Respire.

Tandis qu’elle ouvrit ses paupières, son souffle se posa délicatement sur le pétal de rose qui s’échoua jusqu’à ses pieds. Cet immense jardin l’avait presque vu naître : il avait accueilli la nouvelle enfant en étendant tendrement ses branches et ses ronces, l’avait bercé dans ses feuilles et caressé du bout de ses bourgeons. Elle n’en avait été qu’un parmi d’autres, après tout.

Petite rose nommée Séraphine, héritière unique d’une longue lignée de militaires. Ces histoires là sont contés chaque soir aux enfants : des souvenirs de guerre aux aventures épiques de l’arrière, arrière, arrière, arrière grand-oncle chevalier partit protéger la princesse de son pays. On versait quelques étoiles dans les yeux ébahis des chérubins, vendait d’innocents rêves en chuchotant quelques mièvreries pour mieux cacher le chemin déjà tracé sous les minuscules pieds d’un esprit encore trop candide. Les parents de Séraphine étaient membres de la Confrérie, colonels de Providence avant ça, comme le père de son père avait été Shériff, et son père avant lui Général. L’arrière grand-père de la jeune fille avait été parmi les premiers colons et avait étendu la prospérité de leur nom sur le nouveau territoire. Cela pouvait paraître anodin pourtant, à peine savait-elle marcher que l’enfant sentait déjà sur ses épaules le poids de la lignée de ses ancêtres.

Elle était de ces gamins qui ne se mêlaient que très peu aux autres. Non pas qu’elle n’en avait pas envie : elle n’en avait pas le temps. Étudier, s’entraîner, se coucher tôt, se lever aux aurores, s’entraîner, aller à l’école, et recommencer. Un emploi du temps préparé à la minute près par un père strict et supervisé par une mère pas moins sévère. Cette dernière, bien qu’ayant réduit son temps de travail pour s’occuper de sa fille, n’avait pas abandonné ses fonctions : cela aurait été comme abandonner sa dignité, son honneur. Par ce simple fait, Séraphine savait déjà : elle ne pouvait pas échapper au destin que lui imposait ses aînés. Qu’elle soit née femme n’y changerait rien. Elle serait élevée comme un homme, s’il le fallait ! Et c’était tout comme. Cheveux presque rasés, pantalons et chemises droites. Les jolies robes d’été n’étaient pas pour elle ; on la surnommait souvent par erreur « garçon ».

Non que cela ne la gênait tant que ça, à son jeune âge. Il lui arrivait d’envier ses pairs qui jouaient au bâton dans le sable de la cour alors qu’elle révisait assidûment. Cela était néanmoins son choix : jamais ses parents ne lui avaient interdit de jouir des plaisirs de la récréation. Il y avait bien trop de lectures passionnantes sur la mécanique, bien trop de découvertes à faire pour s’autoriser un amusement éphémère !
Et puis, rien n’était plus divertissant que l’entraînement du dimanche matin contre son père. L’amusement était tout relatif, car chaque combat était à prendre au sérieux tant elle voulait combler son géniteur ; mais le rire qu’elle laissait s’échapper tandis qu’il l’avait vaincu, l’étreinte aimante d’un père fier et la sueur de leurs front collés l’un à l’autre ; qu’est-ce qui pouvait être plus important que ces moments intimes chez un enfant ?

L’adolescence arriva comme un ouragan. Torrent d’émotions contraires et vagues sentimentales dépassant le spectre de sa volonté, Séraphine commença lentement à s’étioler. L’écart entre l’homme qu’elle devait incarner et la femme qu’elle était vraiment créait de plus en plus un vide dans son coeur solitaire ; l’étiquette stoïque qu’elle devait respecter à tout prix face au coeur expressif de ses passions, la droiture militaire face au chaos érudit de ses études. Tout s’opposait trop fortement et bientôt, elle s’écroula.

Dans ce jardin de roses qui l’avait vu grandir. Elle lui demanda de l’accueillir une nouvelle fois, taillant ses rosiers, arrosant ses racines, comme elle le faisait depuis des années maintenant. Son corps, aussi droit que son regard était fier, tenait bon les apparences. Elle était pourtant si fatiguée à l’intérieur.

Respire.

Mais elle ne sentait que l’eau remplir ses poumons. Les disputes avec ses parents se succédaient, sans qu’elle soit capable de formuler pourquoi elle était en colère. Tout était si confus dans ses songes adolescents qu’il lui était impossible de faire le tri. Elle essayait, pourtant, le bout de son index frôlant l’une des épines de son rosier préféré. Que voulait-elle ? Inventer. Découvrir. Les I.M.R. la passionnait, elle n’en doutait pas. Depuis qu’elle était toute petite, elle avait été fascinée par ces êtres venus des étoiles. Qu’elle avait rêvé, enfant, de se perdre dans les bras d’une Intelligence Mécanique et de la laisser l’emmener par delà la stratosphère, caresser les astres et le métal glacé de ces créatures hors du commun ! Elle se languissait du moment où elle rentrerait à son tour dans la Confrérie pour étudier les créatures qui faisaient battre son coeur. Alors quoi ? Le chemin militaire lui plaisait, finalement ? Non, il n’était qu’un moyen. Non pas qu’elle détestait l’entraînement ou le décuplement de sa force : ils étaient devenus une routine. Ni agréable ni désagréable, une de ces habitudes aussi simple qu’indispensable sans quoi la sensation de manque accapare vos muscles affamés. Alors quoi ? Le chemin militaire lui plaisait, finalement ? Non, il n’était qu’une coutume. Séraphine soupira. A quoi bon tourner autour du pot, elle savait que le problème n’était pas la voie qu’on lui avait imposé. Le problème c’était…

...les autres.
Soit elle.

Adolescente ou non, elle n’était pas assez idiote pour croire que le monde était contre elle. Pour autant, elle n’avait pas la sensation que qui que ce soit était là pour la soutenir. On la suivait, l’admirait pour ce qu’elle transparaissait : cette moitié de femme forte et pleine de sang-froid, dont la simple attitude intimidait les plus extravertis. Mais ça, ce n’était pas elle. Ce n’était que l’emblème de sa famille, une mascotte, un blason ambulant. Elle, elle était… Qu’était-elle ? Comment décrire cette personnalité qu’elle étouffait depuis des années ?

Un enfant curieux qui voulait révolutionner le monde, probablement ?
Il n’avait plus rien d’innocent pourtant, cet enfant ! Le toucher du métal sous ses doigts ne procurait plus la même excitation qu’autrefois ; elle était bien plus exaltante, mélangée à des sentiments plus complexes et plus adultes. Seule dans le petit atelier accolé à sa chambre, Séraphine bricolait, détendant alors enfin son visage pour laisser les expressions véritables de sa personnalité prendre le contrôle de ses traits passionnés. Elle en bavait parfois, et la salive coulant le long de sa peau chaude ne faisait que lui donner plus encore d’idées que jamais elle n’oserait avouer à quiconque.

C’était qui elle était, pourtant. Ce secret gardé au creux de son coeur ne rendait que la solitude de sa fragile âme plus accablante. D’année en année, la déréliction empirait. Pourtant le monde n’était pas son ennemi, n’est-ce pas ? Un étranger, peut-être, mais pas un ennemi. Pas encore.

Inspire.

Elle lâcha toute sa colère. Une rage que peu avaient pu contempler avec étonnement, la sérénité de l’habituel visage impassible de Séraphine déformé par un courroux sans précédent. Lorsqu’elle était entrée à l’école militaire de la Confrérie, du haut de ses quatorze ans, Séraphine s’était lancée un défi : créer un module pour I.M.R.. Désormais dans son élément, l’adolescente avait pu se diriger dans la mécanique et la biométrie, tutorée par de rares ingénieurs et mécaniciens qui avaient encore tout à apprendre des Intelligences Mécaniques, qu’elles soient sauvages ou rebelles. Malgré les nuits blanches et les difficultés à s’intégrer, la jeune femme se sentait vivre, véritablement vivre, pour la première fois : son existence avait entamé la première étape de ses illustres rêves. Tout cela ne lui avait semblé qu’être que la continuité de son existence. Les habitudes de la Confrérie étaient si semblables à celles de sa maison que c’en était presque effrayant.

A dire vrai, outre la mise en place de recherches et l’apprentissage plus approfondi de la biométrie, la routine de Séraphine ne sembla pas changer le moins du monde. On continuait de la suivre, de l’admirer, de manière probablement plus digne que les poussins qui la suivaient à sa précédente école, mais avec les mêmes chuchotements, les mêmes engouements. Puisqu’elle continuait à s’occuper des roses de son jardin chaque jour, et comme leur odeur restait imprégnée sur ses vêtements, on lui attira bientôt un surnom qui ne la quitterait plus jamais : Ghost of a rose. A chaque homme à terre, quand bien même elle n’était plus là, il était facile de savoir qu’elle avait été celle qui les avait battu par la simple réminiscence des senteurs de rose : le fantôme de son existence subsistait partout où Séraphine passait. Elle était loin d’être imbattable, pourtant. Elle perdit bon nombre de duels face auxquels elle avait manqué de vitesse ou d’agilité. Cependant, grâce à la force et l’endurance qu’elle avait développé depuis l’enfance, la jeune fille se classa rapidement parmi les meilleurs élèves de sa promotion, faisant fi de ses faiblesses en savant intelligemment user de ses points forts.

Continuant de travailler au fil du temps sur son projet personnel, la jeune femme trouva malin d’élargir son champ de vision hors de la Confrérie. Séraphine décida donc de travailler avec un ingénieur d’ET Corp pour développer son module. Elle ne donna jamais réellement les détails de son projet, trop gênée d’avouer ses penchants anormaux, ce qui revenait à travailler seule sur la majorité de ses travaux. Jusqu’à ce qu’elle achève enfin des années de labeur en un bijou technologique, le jour même de ses 18 ans. L’aboutissement absolu de ses connaissances et de ses recherches sur les capteurs neurotiques des I.M.R. et leur correspondance neuronale humaine ! Elle en était si fière, et elle était si naïve en le présentant à son « binôme » qu’elle ne pensa pas un seul instant qu’il lui volerait son invention. Le déposant à son nom dans la foulée, commercialisé aussitôt par ET Corp, retirant toute la gloire et piétinant la fierté des heures de sommeil sacrifiées pour ce qui fut renommé « Le Spécial ».

Elle avait beau hurler, menacer, vociférer, son souffle n’était pas assez fort pour faire trembler les fondations du mensonge. Il n’était pas question d’influence ni d’argent : simplement de paperasse. Ce fut hors du champ de bataille qu’elle fut vaincue à plate couture. Séraphine se ferma comme une coquille et scella la grandeur de ses rêves de gloire dans un minuscule coffre au fond de son être. Soit. Ainsi, le monde avait décidé d’être contre elle. Alors quoi ? Le chemin militaire lui plaisait, finalement ? Oui. Dès à présent, plus rien n’aurait plus d’importance que la Confrérie. Plus aucune de ses découvertes, plus aucune de ses inventions ne sortiraient des murs de sa seule et véritable maison. Du seul endroit qui pouvait l’accepter, et la protéger des autres. Cruelle ironie puisqu’il s’agissait de son devoir : protéger les siens. C’était donnant donnant, finalement.

[♫] Inspire.

Elle l’avait rapidement repéré au milieu de toute cette ferraille, son souffle instantanément coupé. L’air était chaud, le sable se coinçait entre ses longs cils. Le paysage était jonché de déchets et de débris. Une rencontre à la décharge, à l’inverse total des rêves romantiques qu’elle avait pu s’imaginer depuis toute petite. Mais c’était bien une rencontre. Sa rencontre.

Séraphine se pencha lentement, observant tout d’abord ce qu’il restait de l’I.M.R.. Le noyau énergétique était-il toujours présent ? Elle tendit sa main, hésita un instant et toucha le métal étranger. Ses yeux s’animèrent d’un feu tout particulier, de cette passion qu’elle cachait à tous mais qui, inextinguible, illuminait ses pupilles déterminées. Elle glissa ses doigts sur l’alliage extraterrestre et manqua de sursauter lorsqu’elle le vit réagir. Elle ravisa ses poings contre son coeur et laissa ses joues s’empourprer légèrement, ses mots s’emmêlant au bout de sa langue sans qu’elle ne soit capable de les laisser s’échapper d’entre ses lèvres. Ce fut lui qui parla en premier. Instructions ? Grands ouverts, ses yeux s’adoucirent d’une empathie bouleversée propre à l’être humain. Pauvre créature.

« Aucune. Tu n’es pas en état d’en exécuter, pour le moment. »

Elle avait répondu sans réfléchir dans la peau de l’héritier de la famille, avec ce ton froid et cet air impassible qu’elle détestait autant qu’elle n’arrivait à s’en défaire. Ce réflexe lui provoqua un goût amer dans la bouche et elle retint une grimace. Instinctivement, comme pour se soigner de l’abominable masque qui lui collait à la peau, l’Initiée osa une nouvelle fois toucher la créature extraterrestre, contournant son unique oeil avec son index, roulant la sensation de toucher entre ses nervures. Elle détailla un peu plus l’Intelligence Mécanique face à elle, observant ce qui semblait être une sorte de colonne vertébrale mécanique, des mains à peines tenues par des fils et des câbles sur le point de se déchirer.

Sa décision était prise bien avant que ses mains n’hésitent davantage. Elle emporta avec elle le semi-cadavre d’I.M.R., posé dans son chariot avec le reste de ses trouvailles. Tard le soir, malgré la fatigue de sa journée de travail et après l’entraînement de soirée, Séraphine se mettait à l’oeuvre pour remettre en état la carcasse. Sa chambre n’en était presque plus une, son lit à peu près épargné des écrous, câbles et autres ferrailles mais pas des vêtements qui s’amoncellaient au fil des jours, des nuits, des mois. Personne n’avait le droit de pénétrer dans sa chambre ; personne n’avait le droit de poser ses yeux sur celui qui n’avait pas encore de nom. Elle tentait de discuter avec lui, ses joues empourprées et ses mains tremblantes de désirs divers, ses yeux difficilement concentrés sur le complexe câblage coincé entre ses pinces tandis que la voix particulière de l’I.M.R. résonnait d’entre ses oreilles jusque tout son corps. Les instructions succinctes dévoilant les secrets de son fonctionnement dont elle n’arrivait pas saisir l’ensemble tant la technologie la dépassait, les réponses laconiques et les explications pragmatiques se peignaient comme une danse dans son coeur fragile. Séraphine se laissait guider et guidait en retour, trouvant réconfort dans les répliques brèves et même en les silences de son protégé.

Respire.

Elle avait réussi à poser ces quelques mots, lancer cette question qui lui brûlait les lèvres depuis des mois ; des années ? Il n’était même pas question de devenir sa contractante ; qui aurait pu en être digne ? Non, elle désirait juste de le garder à ses côtés. Veux-tu me servir ? Sans malice, sans mauvaise intention. Reste avec moi, pensait-elle de toutes ses forces sans oser l’avouer. Les poings serrés le long de son corps, son souffle s’était coupé, comme le jour où elle l’avait trouvé. Elle n’arrivait pas à lui exprimer ce que son existence représentait pour la minuscule humaine qu’elle était. A quel point il était sa bouée dans les vagues tourmentées qui manquaient de la faire dériver, à quel point s’occuper de lui lui permettait de se sentir elle-même. A quel point il incarnait ce qu’il lui avait manqué sans même qu’elle ne le sache, à quel point elle avait besoin de le toucher, rafistoler, comprendre son fonctionnement pour apprendre à se connaître elle-même. Ces émotions et ces sentiments étaient trop complexes pour être résumés en quelques mots futiles qui ne parviendraient jamais à exprimer l’importance de son besoin ; alors elle les garda pour elle, contre son coeur affolé.

Oui, respire !

Séraphine avait retrouvé son souffle. Elle se sentait vivre. Quand bien même le monde ne méritait pas ses inventions, elle créerait pour lui. Quand bien même le monde ne voulait pas la voir comme une femme, elle en serait une pour lui. Ce ne fut qu’à la concrétisation de leur promesse que Séraphine comprit davantage ses propres sentiments vis à vis de SH-UN. Il lui paraissait encore impossible de bêtement les résumer sous le mot « amour » car sa passion était bien plus grande. Lorsqu’il l’avait touché des façons dont elle avait secrètement rêvé sans jamais osé l’avouer, n’avait-elle pourtant été obligée d’admettre l’amour qu’elle éprouvait pour lui ? Qu’il soit romantique, platonique, fraternel ; il lui était difficile de le décrire d’une seule façon. Elle voulait simplement lui appartenir autant qu’elle voulait qu’il lui appartienne. Il était devenu son garde-fou, l’être qui lui permettait de supporter le masque familial posé sur son visage, la machine qui lui permettait de continuer à jouer les étiquettes puisque leur lien empathique lui permettait de la comprendre sans qu’elle n’ait à briser les apparences qu’elle s’était forgée. Il incarnait plus que de l’amour. Il était sa raison d’être. Elle était incapable de savoir si la dépendance qu’elle s’était créée était positive, sachant en son for intérieur qu’elle était trop intense pour être saine. Mais les problèmes qui ne se voyaient pas n’existaient pas. Tant qu’elle pouvait avancer, avec lui… Le monde serait parfait.

Dans ce jardin qui l’avait vu naître, Séraphine sentit une rose rouge, un rare sourire sur ses lèvres. Sa monotone vie était dorénavant jonchée de souvenirs à chérir qu’elle s’empressait de silencieusement raconter à ses vieux amis les rosiers. Son coeur riait et ses yeux s’enflammaient tandis qu’elle se remémorait, une fois encore, la nuit où elle était devenue contractante. Le soir où elle avait scellé tous les sentiments et toutes les émotions en une seule promesse qu’elle avait résumé en un nom : Myosotis. L’incarnation de cet amour impossible à décrire, de cette relation dont son existence dépendait ; le simple mot utilisé pour renommer SH-UN 00 dans le plus grand des secrets : leur secret.

Respire, encore, et encore !

Huit ans avaient passé, déjà. Depuis qu’elle était passée Chevalier puis Chevalier en chef, la jeune femme avait pu obtenir plus de moyens pour ses recherches sur le camouflage optique non opérationnel de son I.M.R.. Il lui était facile de faire passer un tel module comme utilité militaire ; mais c’était bien pour lui qu’elle le faisait, et personne d’autre. Si, probablement pour elle, également : c’était si passionnant ! Sa chambre n’était pas moins chaotique que lorsqu’elle avait trouvé Myosotis : elle jonchait de modules en cours, avortés, de plusieurs « Le Spécial » améliorés ; tant de trésors que jamais elle ne laisserait le monde découvrir, conçus uniquement pour elle et l’être le plus important de sa vie.


Mes caractéristiques


  • Force (FOR)

  • Dextérité (DEX)

  • Vigueur (VIG)

  • Perception (PER)

  • Astuce (AST)

  • Points de vie (PV)


  • 3/5

  • 2/5

  • 4/5

  • 2/5

  • 4/5

  • VIG(4) x 10 = 40




Tentacule, 27 ans


Je fais mon premier compte sur ce forum que j’ai connu en bossant comme une tarée sur son design perfectible. Et j’ai un truc à dire : ce personnage ne sert pas du tout à compenser quelque chose dans ma vie et encore moins à exposer au grand jour l’étendue de ma perversion. *tousse*


Dernière édition par Séraphine E. Knight le Mar 15 Oct - 18:18, édité 5 fois
Séraphine E. Knight
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Mar 30 Juil - 23:34
Rosamar O. Escuella - Outlaw
Outlaw
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Un simple gif pour toi, MA SOEUR ! *hurle à tout les vents que Sera est sa sœur*
Rosamar O. Escuella
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Mar 30 Juil - 23:36
Magpie - Civil
Civil
Pour ton travail sur le forum, un gif parfait :

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Magpie
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Mer 31 Juil - 17:57
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Mais O. M. G.
Je pardonne Maggie mais va mourir Rosa. T'es pas ma sœur t'es ma demi-sœur d'abord. Ca t'apprendre à vouloir me rendre aveugle avec ton... horrible... truc rouge qui clignote...
Séraphine E. Knight
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Mer 7 Aoû - 12:05
Séraphine E. Knight - Membre de la confrérie
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Je suis enfin prête à être jugée par vos yeux curieux.
Please be gentle. queen
Séraphine E. Knight
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Mer 7 Aoû - 13:26
Rosamar O. Escuella - Outlaw
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Rosamar O. Escuella
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