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Mer 7 Aoû - 14:18
Lavinia S. Danse - Membre de la confrérie
Membre de la confrérie
icon Lavinia S. Danse
“ Un soldat utile est celui qui sait obéir à un ordre. ”


Bonjour à vous, citoyens. Je m'appelle Lavinia - de mon nom complet Lavinia Sophronia Allegra Lenora Philomena, c'est long, je sais - mais on me surnomme en général simplement en utilisant mon grade, soit Paladin Danse. Je suis d'origine Providencienne, et je consacre ma vie à être Paladin de la Confrérie. Je suis née à Steelspings, il y a quarante et un ans. Même si c'est un peu indiscret, sachez que je suis sincèrement aromantique et hétérosexuelle, que je suis divorcée et que j'ai deux enfants : un garçon et une fille vivant avec leur père. Si je suis liée avec une I.M.R ? Non, le Patriarche soit loué. D'ailleurs je pense qu'elles ne sont que des armes. Ah et pendant que j'y pense : j'aurai voulu devenir violoniste, mais mon père ne voulait pas. Je suis devenue Paladin par dépit mais je tiens la chorale de l'Eglise du Remède, ce qui est un grand apaisement.

Mon physique


Lavinia respire la force et la vigueur. Tout son être ressemble à un chêne solidement ancré dans le sol, avec d'anciennes et sombres racines qui lui offrent ce maintien si personnel : l'aura militaire qui l'entoure est indéniable, rendant ses gestes secs, abrupts. Aisément reconnaissable dans une foule à sa haute taille pour une Providencienne - Lavinia dépasse le mètre quatre-vingt -l'image qui définirait le mieux cette quadragénaire à la mâchoire toujours un peu crispée est celle d'une pierre posée sur un couteau : quelque chose de brut et de lourd, mais à l'équilibre précaire. Ses confrères, ses collèges et ses supérieurs la voient le plus souvent comme infrangible (et impraticable socialement parlant) mais il n'en est rien : chaque être a ses faiblesses mais certains les cachent mieux que d'autres, et Lavinia fait partie de cette catégorie de véritables orfèvres du déni. Vous ne devinerez pas l'ombre de la faiblesse posée sur son corps car Lavinia a une hygiène de vie irréprochable : elle ne boit pas, ne fume pas et s'est attachée à la plus parfaite abstinence sexuelle, désireuse d'éviter que les Tentations n’abîment son existence. Attestant de l'énergie infernale qui semble sourdre de tout son être, on peut être surpris par sa carrure plus qu’athlétique en la découvrant sans ses chemises à col officier austère. Lavinia est musculeuse, avec des biceps travaillés par la boxe et l'effort mais surtout des mains reconnaissables : larges et pleines de durillons et de lésions aujourd'hui guéries, elles sont deux battoirs faites pour le travail manuel mais aussi clairement pour la violence. Des mains de boxeur, brisées et reconstituées, tordues et pleines de cales, héritières de fractures de fatigue comme d'impact. Qui penserait que ces deux fléaux soient également des mains de violoniste ?

La première impression d'elle n'est pas la plus flatteuse : une femme entre deux âges, terne et autoritaire, dont la féminité a déserté toute coquetterie au profit d'une allure clairement militaire. Aussi brutale que son apparence est propre et ses cheveux lisses bien attachés. Une virago aux manières masculines, une grande brune robuste au teint falot, dont le regard sombre perce tout ce qu'il touche avec l’acuité des grands rapaces. Ne supportant pas qu'on la fixe dans les yeux, le Paladin Danse préfère faire baisser le regard d'autrui plutôt que de baisser le sien ce qui lui donne une allure intimidante, ou tout du moins clairement antipathique. Elle commande, elle gère, elle décide. Elle porte souvent des lunettes aux verres fumés afin de ne pas avoir à croiser les prunelles de ses interlocuteurs. Et son regard juge et condamne. Il se détourne des pleurs, parce qu'il ne les supporte pas. Il se fixe sur les faiblesses des autres parce qu'il est mauvais juge des siennes. Deux yeux comme des charbons ardents sous le froid de la glace n'évoquent rien que de la colère, celle qui la tient aux tripes, celle par laquelle elle survit, ligotée à ses instincts : on voit tout de suite que Lavinia est une femme complexe, voire compliquée, assurément difficile. On la croit calme tout en la sentant tendue, tandis qu'elle est tout simplement constamment à cran et prête à vous bondir à la gorge, comme un sabre dans son fourreau près à être dégainé, comme un diable sur ressort comprimé dans sa boîte. C'est peut-être agitation qu'on perçoit en premier chez elle, et qui angoisse les autres. Car on ne peut passer à côté : il y a quelque chose en elle, une présence inquiétante, quelque chose de naturellement sinistre et qu'on peut sentir sans fard, mais qu'est-ce que ça peut être ?

Mon caractère


L'éréthisme caractérise la personnalité de Lavinia, mais cela ne se devine pas au premier coup d’œil car elle est une femme de secret et de retenue. La brune déçoit les plus exigeants ; ses prodiges ne sont qu'éphémères, ses merveilles sans épaisseur. Elle n'a jamais réellement été douée pour vivre et apparaît comme une âme solitaire, brisée et s'étant reforgée seule, toute tordue, un peu comme elle a pu. C'est une femme ordinaire une fois passé la glace et le feu, qui se montre la plupart du temps morne et réservée. De prime abord, on remarque son caractère affirmé, indépendant, énergique et volontaire. Sensible à son image de marque, elle est disciplinée, exige beaucoup d'elle-même et aime donner l'exemple. Elle se montre franche envers les autres, directe et loyale avec ses compagnons comme fidèle à ses principes mais la modestie n'est pas vraiment son fort, et elle s'érige rapidement comme arrogante et dédaigneuse lorsqu'elle rencontre médiocrité et bassesse autour d'elle. Sa tendance à diriger son entourage en agace plus d'un mais diriger et commander sont nécessaires à son épanouissement. Être admirée et appréciée correspondent à un besoin plus personnel, issu d'une insécurité sur laquelle nous reviendront. Elle a besoin de combattre et de se dépenser physiquement, autrement l'ennui et l'abattement la gagnent. La grande image d'elle montre que tact, tolérance, passivité, douceur et faiblesse lui sont inconnus. Malgré tout, la quadragénaire cache une sensibilité qui, face à l'adversité, notamment lors de crises affectives, a tendance à la faire se refermer sur elle-même. De même, elle a tendance à anonymiser les autres en appelant tout le monde "citoyen" ou "citoyenne" plutôt que monsieur ou madame Untel/Untelle. Patriote dans l'âme, issue d'une femme de longue tradition ayant fait fortune grâce à l'esclavage, elle croit en la vertu de l'Etat de New Providence, de la science et de la religion. Son dégoût des I.M.R. lui vient d’une enfance martyre aux mains de parents traumatisés par la Guerre des Intelligences.

Lavinia est une personne accidentée, un véritable cratère humain. Elle est comme un canon fait en verre, puissant et fragile à la fois. Ses pensées sont hantées par le mentisme et l'obsession, ou plus précisément l'obsession agressive. Phobie d'impulsion, crainte de passer à l'acte, de perdre le contrôle ; elle lutte en permanence contre ses idées, ce qui lui génère honte et souffrance. Symptômes invasifs de troubles anxieux nés suite à de la maltraitance quand elle était enfant, Lavinia fait des efforts significatifs pour les chasser sans y parvenir. Elle peut ressentir une crainte irraisonnée durant une situation sans danger objectif en raison de ruminations qui envahiraient sa pensée : frapper, faire mal, faire saigner. Se libérer de ce quelque chose à l'intérieur de soi qui cogne aux portes de sa raison, qui souffre, qui ne peut s'exprimer que par la violence. Une pulsion de mort, pulsion de chair et de sang. L'envie de se faire mal aussi, pour se punir. Le besoin d'exprimer cette rage que ses parents ont implanté en elle à coup de taloche, de ceinture et de pelle. Le besoin salutaire de détruire, sans chercher à reconstruire après ; ce besoin dont elle a honte. Sans surprise, Lavinia dort mal, subissant le silence de l'endormissement comme un terrain fertile à ses ruminations brutales et auxquelles elle s'oppose de toutes ses forces. Insomniaque, névrotique, parcourue de troubles de l'humeur, le Paladin Danse n'arrive pas à outrepasser les traumatismes de son enfance : plus jeune, elle a fini par définir les agissements de ses parents comme normaux, les banaliser et les intégrer à sa structure psychique au point de reconnaître la violence comme un langage. C'est pourtant une langue qu'elle se refuse à parler, même si l'envie, dévorante, sombre et funeste, est bien là. Une autre constante de sa vie est de se sentir continuellement et fantasmatiquement assujettie, indigne, infâme et méprisée comme un animal en cage enfermé dans un zoo pour le bon plaisir des badauds qui le jugeraient : un animal de foire. Ainsi, le regard des autres lui est devenu intolérable et elle l'esquive du mieux qu'elle le peut. Cette illusion lui vient de loin et quand bien même le Paladin n'est pas sans ignorer qu'il ne s'agit là que d'un mythe personnel de sa part, elle ne peut s'empêcher de ressentir cette oppression constante. Il lui arrive de se retirer à l’hospice Sainte Lucy, aux abord de la capitale, quand elle désire quelques jours de repos. Ces weekends loin des autres lui font étonnement le plus grand bien et elle en revient toujours apaisée, mais pour peu de temps.

Les orages s'éclairent pourtant en un cycle naturel et il en va de même pour le Paladin Danse. Il y a une profondeur dans sa bonté qui pourrait en étonner plus d'un si l'on s’arrête aux premiers abords accidentés de son comportement avec autrui. Malgré d'importants défauts qui la rendent difficile d'approche - en outre qu'elle ne supporte pas l'échec et se montre souvent très susceptible - elle est également généreuse et investie dans sa mission : protéger autrui. Consciente de ses défauts, de ses vices, de ses tares, le Paladin Danse fait tout pour les contenir et les combattre : elle sent cette bête qui rôde et qui s'agite en elle et est bien décidée à ne pas lui céder du terrain. Les compulsions n'auront pas raison d'elle car elle se prend en main. Sa forte personnalité, autoritaire et dirigiste mais droite, cache une femme inquiète mais maternelle. Bien que matérialiste et concernée par l'argent, elle n'en demeure pas moins généreuse et capable de sacrifice, que ce soit pour les êtres qu'elle aime ou pour les causes qui la touchent. Lavinia est attirée par les réalisations concrètes, solides et tangibles : elle cherche à réussir par elle-même. La brune ne manque pas de courage non plus et aime se faire parangon de grandes causes non pas pour passer le temps ou se donner bonne conscience, mais réellement par dévotion personnelle. Sa ferveur religieuse est grande, sans lui servir de point de fuite : Lavinia croit sincèrement à la bonté du Patriarche, et aux belles choses qu'Il, dans Sa grande mansuétude, offre aux Hommes. Elle aime les enfants, car ils sont pour elle la Lumière de l'Humanité et la preuve que le Patriarche existe sur cette Terre. Ces petits anges font ressortir ce qu'il y a de meilleur dans cet être qu'aucun aurait pu voir comme abject et violent, exaltant en elle des qualités maternelles dévoilant une douceur qui n'a jamais eu le luxe d'éclore avant aujourd'hui. La volonté de bien faire, de protéger, d'élever, d'instruire... l'envie d'être un point de sécurité. L'envie d'être aimée et d'aimer en retour.

Mais le seul amour qui parle à Lavinia, c'est Philia : l'amour d'une mère pour ses enfants, même s'ils ne sont pas issus de son sein. L'amour de l'harmonie, de la famille, du partage : celui que ses parents ne lui ont jamais donné et qu'elle doit apprendre seule. Toute autre forme d'affection lui est étranger : des égarements et marivaudages, elle n'a jamais rien su, rien compris. L'Eros des hommes est un fardeau, et elle n'a cédé à son mari que pour avoir des enfants de lui. L'Agape, l'amitié de collègues ou d'illustres inconnus, se heurte aux hautes herses de ses remparts émotionnels, cachée dans sa tour d'ivoire. Elle a ce bonheur simple de tenir la chorale d'une église la transfigure, au point de la rendre méconnaissable pour ceux qui pensent la connaitre. Celui de chanter, d'aller à l'opéra et de pleurer, de jouer du violon des heures durant, comme elle le peut avec ses mains abîmées. Quelle opinion vous ferez-vous d'elle ? Bourreau, victime ou mère attentive ?

Mon histoire



Lavinia ✘ Tout est juste quand c'est nécessaire. 190729125024294361

"Der Mutter die mich nie geboren, hab ich heute Nacht geschworen
Ich werd ihr eine Krankheit schenken und sie danach im Fluß versenken."

Il était une jolie petite ferme perdue dans les landes. Lorsque vous suiviez un petit chemin de terre que peu de gens connaissaient, vous pouviez trouver cette paisible retraite aux murs envahis de lierre et d'autres plantes grimpantes. Dans cette petite ferme vivaient un homme, sa femme et leur fille unique, la petite Lavinia. Et chacun travaillait dur, jour après jour, dans l'effort que connaissent tout les gens de labeur. Papa avait pris sa retraite pour acheter un petit coin de terre et se consacrer à l'apiculture. Maman quant à elle s'occupait de la maison, des animaux. Ramasser les œufs et traire les vaches était le travail de la petite, qui rêvait pourtant d'ailleurs. Parce que les éclats de voix qu'on entendait parfois la nuit n'étaient pas vraiment des rires, loin de là. Dans la petite ferme au bout du petit chemin, il y avait des cris et des larmes. Il y avait des gifles de maman, des coups de ceinture de papa. Parfois des coups avec le manche d'une pioche ou d'une pelle : tantôt des nuits blanches dehors dans le froid des champs, tantôt des nuits noires enfermée sous les escaliers, le ventre vide. Il ne faisait pas très bon vivre dans cette petite ferme, quand on était une petite fille qui portait la fardeau de deux parents à qui la Guerre des Intelligences avait tout pris. Il n'y avait pas d'ailleurs autres pour se cacher que ces champs à perte de vue, où son père la retrouvait toujours, hurlant au Patriarche que tout ça, c'était la faute de ces saloperies de machines venues des étoiles, pas la sienne. Pas la sienne. C'était ce qu'il disait à la petite couverte de bleus quand elle croisait les bras au dessus de sa tête en une défense dérisoire.

Papa se décida finalement à revendre la ferme pour installer sa famille à Steelsprings. Lavinia ne chercha pas de raison au choix de son père ; elle n'avait pas à demander. Les choses s'arrangèrent un peu une fois les premiers pas dans la ville faits, loin de la solitude de la campagne. La petite se réfugiait souvent dans l'église de la ville, pour simplement regarder les impressionnantes statues du Patriarche en souffrance ; avait-il mal comme elle ? Pouvait-elle, comme lui, accepter ce mal et aller de l'avant ? Sous ces yeux de pierres qui ont pleuré pour laver tous les péchés des Hommes, Lavinia trouva le réconfort dans l'idée d'un dieu grand, d'un dieu juste et bon, loin de l'image de la sinistre gargouille qu'elle avait imaginé au début. Le Créateur était bon, et si elle souffrait, c'était qu'il y avait une raison. C'était Sa volonté et elle s'en montrerait digne. Elle devint enfant de cœur dans cette église devenue familière, offrant à la voûte sa plus belle voix en espérant qu'elle puisse voler jusqu'à ce dieu d'amour qu'elle avait a présent embrassée et qui allégeait ses misères. Elle rêvait des anges, de puissants Séraphins qui la réconfortaient dans le noir quand elle avait envie de pleurer, quand elle avait envie de tout jeter par terre, de tout briser. Seigneur, je ne suis parfaite, priait-elle souvent, mais j'ai confiance en Toi, en Ta lumière. Et l'amour que ses parents lui avait toujours refusé, elle l'avait trouvé en Lui. Son Sauveur. Roi des Cieux, maître des Anges. Elle trouva en Lui cette réponse qui s'était toujours trouvé au fond de son cœur et qui n'attendait que d'être découverte : si elle aurait un jour des enfants, elle leur donnerait ce qu'elle n'avait jamais reçu.

Papa, je voudrais devenir violoniste. La claque avait été si forte qu'elle avait manqué de lui dévisser la tête et de lui faire voir les Anges pour de vrai. Papa avait déjà décidé pour elle et elle ne serait pas une saltimbanque mais se marierait et aurait des enfants avec l'homme qu'il lui avait choisi et qui était un excellent parti en considérant combien elle était misérable. Elle, misérable ? L’adolescence creusa dans son cœur avec une épingle à tricoter comme une plaie béante qui ne cicatriserait jamais. Un cœur empli de colère, alimenté de douleur. Lavinia avait toujours considéré cette violence comme normale et avait fini par la banaliser et l'intégrer à ce qu'elle était, comme si elle attirait la brutalité, comme si elle méritait les coups donnés par son père comme par sa mère. Mais toutes ces années à intérioriser avaient manqué de faire éclater son cœur. Ce furent les murs, les arbres, les pavés qui prirent ses coups de poings impossibles à rendre, ces coups de fourches impossible à donner. Ce furent le bois, le cuir, le tissu qui se virent déchirés, brûlés, effilochés, cisaillés jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Et les mains se durcirent, à force de se serrer à s'en faire blanchir les phalanges. Elle ne deviendrait pas violoniste, alors à quoi bon entretenir ces mains ? Peut-être n'étaient-elles, comme celles de ses parents, que faites pour souffrir et faire souffrir ? Sait-on seulement quand s'arrêter ? Au bruit des os, à la vue du sang ? C'était terrifiant ; Lavinia enfouit en elle ces pulsions de mort, se donnant corps et âme à sa ferveur religieuse. Ô Patriarche, pourquoi suis-je ainsi ? Suis-je une mauvaise personne, comme mes parents ? Pourquoi ?

Papa succomba quelques années plus tard à une crise cardiaque, un verre de vin à la main, dans une brasserie du coin. Lavinia et sa mère partirent quelques semaines plus tard vivre à Coppertown chez la riche et excentrique tante Edwina. C'est cette dernière qui devra lui trouver un époux maintenant que son père est mort, et Lavinia s'en accommode avec une soumission remarquable. Elle découvrit cependant la vraie vie citadine ; sa tante lui donnait un peu d'argent de poche qu'elle dépensait pour aller à des concerts et à l'opéra, découvrant la saveur inédite de la musique au delà de la religion. Sa tante lui offre des cours de violon, mais la passion n'y est plus. Le noir cancer qui consume l'adolescente la rend fuyante, irritable, angoissée de situations inoffensives. Elle a envie de frapper à la moindre contrariété ; arracher les cheveux des poupées, scier leurs têtes. Mettre le feu aux robes qu'on lui offre. Faire sortir tout ce pus qui la congestionne, toute cette violence qui l'étouffe. Mais elle ne peut pas. Alors elle subit. Et elle se tait. Elle rejoint l'Eglise du Remède dans l'espoir de trouver ce qui soignera son mal. Le Patriarche seul peut l'aider. Et pourtant, les combats intérieurs, les non-dits... chanter ne l'aide plus alors qu'on la marie avec Wilbur Whateley, un gentil garçon de son âge héritier d'une conserverie de poissons dont elle aura deux beaux enfants par convention, un garçon et une fille.

Et puis un jour, loin des souvenirs de la petite ferme isolée, dans cette grande maison en centre-ville, la violence resurgit avec un autre visage. Wilbur gifle leur fille sur un coup de sang, excédé par ses caprices. Assistant à la scène qui ranime le plus brutalement du monde les tourments de son enfance martyre, la violence enfermée à double-tour de Lavinia explose. Un coup de poing, puis un autre. Son mari s'écroule et les assauts de son épouse éclaboussent le sol marbré de sang. Elle lui brise la mâchoire, fait exploser une arcade, et le laissera à jamais sourd d'une oreille, à moitié édenté et boiteux d'une jambe. Cette bête qu'elle avait toujours retenu s'était échappée. et Lavinia manqua littéralement de tuer Wilbur. Leurs enfants, qui avaient assisté à toute la scène, en furent traumatisés. L'homme demanda le divorce et la garde des enfants en exigeant que Lavinia soit envoyé à l'hospice Sainte-Lucy afin qu'on s'occupe de ses pulsions inconcevables. Il avait peur qu'elle s'en prenne aux enfants, selon ses propres dires. Lavinia, choquée de ses propres agissements, accepta l'accord en bloc et préféra aller à où elle ne ferait pas de mal, craignant de s'en prendre à la prunelle de ses yeux, ses tout petits. Elle séjourna à l'hospice en espérant y trouver la rédemption et la guérison, et un nom à mettre sur sa maladie : Les médecins parlaient du Mal d'Apollyon, proche de l'infamante hystérie féminine qu'on diagnostiquait à toute femme un peu caractérielle. Lavinia souffrait selon eux d'un trouble anxieux, d'une névrose qui s'exprimait par la violence et qu'ils tentèrent de corriger. Les premiers temps, les électrochocs et les bains d'eau gelée l'affaiblirent considérablement mais elle trouva dans ce traitement barbare une sorte d'apaisement : elle voulait reprendre le dessus sur sa Bête, sur ce démon Apollyon. Elle voulait s'en sortir.

Il fallut six mois à la jeune femme pour se rétablir et retrouver une vraie stabilité, loin de l'image de contrôle qu'elle donnait en général. Elle se promit de ne plus jamais se laisser consumer de la sorte par ce qu'elle continua à personnifier sous le nom d'Apollyon, son démon personnel. Cette partie d'elle-même, sombre et criminelle, qui n'avait pas le droit d'exister. Jamais elle ne récupéra la garde de ses enfants, jamais elle ne se remaria de peur de se rapprocher d'une personne qui pourrait potentiellement lui faire à nouveau perdre les pédales au moindre geste agressif. Le violon n'était à présent qu'un lointain souvenir, quelques cours reçus dans les lointains souvenirs d'une adolescence fuyante. A quoi pourraient bien servir ces mains calleuses d'avoir trop frappé les murs sans raison ? Il fallait leur trouver une motivation, une ambition. Frapper les mauvais, servir l'Etat, servir le Patriarche, maintenir l'ordre et la justice. Des poings avec un destin. Des poings non pas pour attaquer, mais pour défendre. Des poings forts pour maintenir, non pour détruire. Lavinia rejoint la Confrérie à trente ans révolus, comme une évidence. Sa tante Edwina, riche et influente, appuya sa candidature ce qui expliqua son acceptation malgré son dossier médical qui stipulait six mois d'internement. Lavinia se montra digne de cette largesse et gravit rapidement les échelons. Disciplinée, appliquée et zélée, l'Initiée devint Chevalier, puis Chevalier en chef. Sous sa main de fer, son bataillon fit un travail irréprochable, presque millimétré. Approchant de la quarantaine, elle reçut l'honneur de devenir Paladin de l'Ordre, jurant sur le Créateur de sa plus grande détermination. Et lorsqu'elle sentait l'envie revenir étreindre son cœur de noir murmures, la brune avait à présent des échappatoire : si elle ne prenait pas un weekend de repos total à l'hospice où on continuait à suivre l'évolution de son état, elle s'apaisait de la présence des enfants qu'elle suivait à la chorale de l'Eglise du Remède, laissant la violence d'une vie complexe au profit de la joie simple de faire raisonner la voix des Anges dans la Maison du Seigneur... peut-être était-elle là, sa Rédemption, dans le patronage bienveillant de lumières que la violence n'avait jamais touché.

Mes caractéristiques


  • Force (FOR)

  • Dextérité (DEX)

  • Vigueur (VIG)

  • Perception (PER)

  • Astuce (AST)

  • Points de vie (PV)


  • 4/5

  • 3/5

  • 4/5

  • 2/5

  • 2/5

  • VIG x 10 = 40




Melkin, Ours, 36 ans.


Je fais mon second compte sur ce forum que j’ai connu parce que je suis un des fondateurs. Et j’ai un truc à dire : Cowabunga !
Lavinia S. Danse
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https://intelm.forumactif.com/t59-lavinia-tout-est-juste-quand-c-est-necessaire#134https://intelm.forumactif.com/t62-lavinia-philia-agape#146
Mer 7 Aoû - 20:29
Magpie - Civil
Civil
Et sur du Rammstein en plus ? Re-welcome toua !
bom
Magpie
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https://intelm.forumactif.com/t28-magpie-little-birdhttps://intelm.forumactif.com/t34-magpie-essais-de-sociabilisation
Mer 7 Aoû - 21:27
Rosamar O. Escuella - Outlaw
Outlaw
RAMMSTEIN FOREVER.

Lavinia ✘ Tout est juste quand c'est nécessaire. WellinformedThinGopher-size_restricted

Plus que l'histoire et j'ai fini, ce soir normalement !
Rosamar O. Escuella
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https://intelm.forumactif.com/t26-rosamar-une-femme-libre-est-exactement-le-contraire-d-une-femme-legere#38https://intelm.forumactif.com/t35-rosamar-et-moi-je-joue-ma-vie-a-pile-ou-face#50
Mer 7 Aoû - 23:32
Magpie - Civil
Civil
Magpie
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